© DR
Avant de gérer un service ou un équipement ou de proposer des activités, le rôle des associations, plus encore celles de l’éducation populaire, est de porter une réflexion sociale et sociétale. Une politique publique en matière de vie associative doit donc chercher à protéger cette parole critique. La question du ministère de rattachement est loin d’être neutre.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le « plus jamais ça » avait entraîné la mise en oeuvre du volet d’éducation critique des adultes du plan initial de Condorcet, sous la forme d’une nouvelle et essentielle direction de la jeunesse et de l’éducation populaire au sein du ministère de l’Éducation nationale. En prenant acte de la responsabilité constitutionnelle de la République dans cette mission, l’État républicain assumait la condition même de la démocratie : la pédagogie du conflit !
Quelques années plus tard, le rattachement de la vie associative et de l’éducation populaire au sport a été un aveu politique du refus d’assumer cette mission et de la ranger au simple rang de « loisirs ». Le nouveau rattachement à l’Éducation nationale est par conséquent porteur d’espoir, pour peu qu’on officialise le caractère de démocratie critique de cette mission et qu’on lui en donne les moyens.
Par Franck Lepage, militant de l’éducation populaire et auteur d’une conférence gesticulée intitulée « L’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu… »