Subventions : ne désespérons pas !

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Malek Bouthi, membre du Haut conseil à la vie associative vient de publier un avis sur le projet de loi de finances pour 2013, résolument orienté associations. Le député garde « un goût amer » de sa lecture du projet de loi.

En effet celui-ci marque « une regrettable absence de rupture par rapport aux années antérieures ». En rappel, le texte reprend l'historique du désengagement de l'État dans le soutien financier aux associations : entre 2008 et 2012, les aides au developpement à la vie associative ont baissé de 30%, celles allouées à la jeunesse et à l'éducation populaire de 33%... La « bouffée d'air frais » attendue d'un gouvernement de gauche ressemble fort à un courant d'air, et Malek Bouthi s'interroge sur les conditions de survie de la vie associative. Car, bien que les fonds publics ne représentent que la moitié des ressources des associations, ils « constituent un carburant nécessaire à la vie associative et une reconnaissance symbolique fondamentale pour ses acteurs. » Un carburant qui se fait rare et de plus en plus difficile à obtenir. Et particulièrement pour les petites associations qui se retrouvent démunies « face au mur technico-administratif » : la lourdeur des démarches, malgré les simplifications apportées suite à la dernière Conférence, « une logique comptable qui s'est substituée à une logique citoyenne » et le recours de plus en plus fréquent à la commande publique acculent les petites associations à « une stratégie de survie ». Comment s'étonner dans cette conjoncture de la baisse des créations... Mais ne perdons pas espoir : Valérie Fourneyron a annoncé le lancement des travaux de rédaction d'une nouvelle charte d'engagements partagés entre la puissance publique et les associations. Les travaux, qui seront pilotés par le préfet Jean-Pierre DUPORT (vice-président de l'Unhaj) et le sénateur Claude DILAIN, (a collaboré à la création du collectif associatif Pouvoir d'agir) démarreront en janvier pour un résultat au deuxième semestre 2013. « Le développement de la commande publique dans le secteur associatif et de l'économie sociale et solidaire se révèle souvent inadapté et place les acteurs associatifs dans une situation de prestataire des collectivités au détriment de leur capacité d'initiative » dit-elle dans une réponse à une question sénatoriale. Elle promet « une palette d'outils adaptés en matière de contractualisation et [ ] un guide de procédures à destination des collectivités territoriales. »
Tout n'est donc pas totalement  désespéré en cette fin d'année.

Avis de Malex Bouthi
Réponse de V. Fourneyron

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