© DR
Interview de Jean-Marc Borello, président du groupe SOS, auteur du rapport « Donnons-nous les moyens de l'inclusion »
Vous demandez aux associations d'avoir une meilleure "employeur-abilité". Est-ce à dire qu'il faut les sélectionner davantage ?
La mise en place du « parcours emploi compétence » (PEC) implique que les associations et les collectivités territoriales qui en bénéficient se saisissent davantage de la question l'accompagnement des personnes qui seront recrutées dans ce nouveau dispositif. C'est ce que nous résumons dans la notion « d'employeur-abilité » qui est en définitive, une incitation à ce que les associations prennent toute la mesure de la nécessité de former. On ne leur demande pas d'assurer elles-mêmes les formations car nous savons que cela peut s’avérer difficile notamment pour les associations primo-employeuses et mono-employeuses, mais d'organiser la condition de la mise en œuvre effective de la formation pendant ou à l'issue du parcours emploi compétence.
Vous avez parlé d’ innovation frugale. Qu’entendez-vous par là ?
L'innovation frugale est la manière sophistiquée de dire que lorsqu'on a peu de moyens, on est capable de se débrouiller pour inventer des solutions formidables. Avec des moyens constants ou parfois amoindris j'estime qu'on est capable de réaliser avec intelligence de beaux projets. Le monde associatif a d'ailleurs eu l’occasion de nous le prouver à plusieurs reprises, et malgré les déconvenues financières leur capacité d'innovation n'a jamais été aussi forte.
En dehors du PEC, ne faut-il pas penser de manière plus spécifique à un dispositif de développement de la vie associative ?
Il y a déjà un certain nombre de dispositifs de soutien à la vie associative. Mais les financements spécifiques ne servent pas les associations ni plus largement les structures de l’ESS. Il serait plus simple d'obtenir des dispositifs de droit commun car à force de vouloir des spécificités on se retrouve à la marge. C'est le cas du CICE qui a existé pendant plusieurs années avant que le CITS ne vienne combler partiellement le manque. Dans les domaines de la santé, l'aide à domicile etc. les associations ont par exemple longtemps été pénalisées par rapport aux entreprises de droit commun. Cela devrait être résolu en 2019 avec la généralisation de la baisse des charges.