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Depuis plusieurs années, les régions constituent des partenaires essentiels pour les associations. Si elles ne contribuent qu’à hauteur de 4 % des ressources associatives, ce chiffre est cependant loin d’être négligeable, d’autant que ces financements enregistrent la plus forte progression parmi les collectivités territoriales (près de 25 % supplémentaires entre 2011 et 2017).
Partenaires
Renforcer le dialogue avec les associations au niveau régional apparaît cependant toujours comme une priorité. Le Mouvement associatif propose concrètement que soient organisées tous les deux ou trois ans, dans chaque région, des assises de la vie associative réunissant largement les acteurs associatifs et leurs partenaires publics. Elles permettraient de réaliser un diagnostic partagé et de travailler une feuille de route commune. Une initiative déjà expérimentée par la région Grand-Est pour, entre autres, aborder les difficultés rencontrées par les associations de son territoire lors de la crise du Covid.
Pour aller plus loin, chaque région pourrait disposer d’interlocuteurs dédiés à la vie associative clairement identifiés (ce n’est pas le cas partout) à travers la nomination d’une vice-présidence en charge de la vie associative et la création systématique d’une commission vie associative au sein de chaque conseil régional. Les élus peuvent également s’appuyer sur la charte des engagements réciproques, véritable outil au service de la coopération entre la région, l’État et les acteurs associatifs que ceux-ci font vivre.
Sous des aspects très concrets, ce partenariat doit aussi se traduire dans le cadre des différents schémas régionaux ayant vocation à soutenir le développement du territoire (schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET), schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation (SRDEII), etc.), auxquels devraient participer les associations. Même chose pour les déclinaisons en région de la nouvelle programmation des fonds structurels européens.
Mieux accompagner
Structurer l’accompagnement des associations à travers un renforcement du soutien aux têtes de réseaux associatives régionales (coordination, fédération, collectif, etc.), lesquelles ont un rôle de centre de ressources pour les associations, apparaît indispensable. Afin de simplifier et sécuriser les relations contractuelles entre l’instance régionale et les associations, le Mouvement associatif invite les élus à harmoniser les outils relatifs aux subventions octroyées aux associations à travers la mise en place du dossier unique de subvention.
Il appelle aussi à diffuser au sein des services juridiques des conseils régionaux tous les outils d’une bonne contractualisation avec les associations notamment ceux concernant la subvention et la signature de conventions pluriannuelles d’objectifs (CPO). Comme le rappelle le Mouvement associatif : « Faire le choix de la subvention publique et de la CPO, c’est soutenir l’initiative associative et donner aux associations les moyens d’agir avec la garantie de financements sur plusieurs années qui permettent aux associations de se concentrer sur leurs actions ».
Fonds de soutien
Dans l’interpellation aux candidats et candidates, la question financière ne pourra être évitée. Le Mouvement associatif propose la création d’un fonds régional pour encourager la formation des bénévoles permettant de soutenir notamment les projets collectifs favorisant l’accès à la formation et ainsi la montée en compétences. Il suggère également la mise en place d’un fonds de soutien financier spécialement dédié aux associations en difficulté.
Côté emploi, il invite les régions à mettre en place une aide à l’emploi associatif en soutenant les initiatives de mutualisation, à l’instar des groupements d’employeurs, et en abondant les dispositifs locaux d’accompagnement (DLA). Actuellement, seulement six régions soutiennent l’emploi asso
ciatif, par exemple le Centre Val de Loire qui, avec son dispositif CAP’Asso, a permis de créer ou de consolider quelque 3 000 emplois en quinze ans.
Cellules d’observation
Pour mieux connaître la réalité associative de son territoire, suivre au plus près les besoins du tissu associatif et vérifier que les politiques publiques sont les plus efficaces possible, il semble pertinent de créer des cellules d’observation de la vie associative régionale, en lien avec les acteurs associatifs.
Il s’agit ainsi de disposer de données relatives à l’économie associative, l’emploi, l’engagement ou la coopération entre associations, comme le fait depuis plusieurs années en Hauts-de-France l’observatoire régional de la vie associative. La connaissance fine du paysage associatif régional vise à mieux appréhender un secteur encore trop largement méconnu, et surtout de répondre aux enjeux d’évolution (besoins en matière de formations, de renouvellement de la gouvernance, de recrutement de nouveaux bénévoles, zones blanches, etc.).
Le moment de la campagne des régionales est le bon moment pour que les associations affichent leur présence et leur impact sur le territoire régional. Et dire que les régions ont tout à gagner à développer les coopérations avec elles.