? Par Suzel Chassefeire, présidente de la Chambre des associations
Photo : © CDA
Tout se comptabilise. Tout se traduit en euros, en dollars, en chiffres. Même le bénévolat, base de la vie associative, a dû passer par une valorisation comptable pour être mieux connu et reconnu. Comme si seule une telle valorisation pouvait prouver l'activité des bénévoles, le dynamisme des associations, leur capacité à mobiliser.
Le monde associatif a dû prendre en compte ces façons de raisonner, de travailler, d'évaluer. Mais, dans le même temps, il fait évoluer la société et l'apparition de nouveaux systèmes d'échanges montre que les habitudes peuvent changer. Le troc à dimension sociale permet l'échange d'un bien pour recevoir un autre bien. Les SEL, systèmes d'échanges locaux, permettent à un groupe de définir une unité de mesure pour régir ses échanges. Les réseaux d'échanges réciproques de savoirs (RERS) permettent à leurs membres d'échanger des services.
Autant d'innovations qui ont été portées par des associations. Dans son récent ouvrage, Les mythologies économiques, Éloi Laurent, économiste à l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), écrit : « Il n'y a pas de vérité en économie... Il n'y a que des hypothèses en amont et des choix en aval », et il nous invite à retrouver « le goût du questionnement économique ». Dans les associations, pour beaucoup, nous y sommes prêts.