Au moment où se termine l'année 2014, qu'en retenir du point de vue des associations ?
2014 aura été marqué pour les associations (c'est ce qui restera vraiment de cette année) par le vote en juillet 2014 de la loi relative à l'économie sociale et solidaire. Près de la moitié de ses 98 articles concernent directement les associations. On retiendra entre autres la définition légale de la subvention, l'ouverture du champ des legs et libéralités aux associations d'intérêt général, la remise à l'honneur des titres associatifs et l'annonce de mesures encore à venir concernant les simplifications administratives pour les associations. C'est dire que si la loi a été votée cette année, ses fruits ne seront cueillis qu'en 2015 et dans les années à venir. Aux associations de savoir s'emparer de ce texte pour affirmer leurs spécificités, en particulier dans le champ de l'utilité sociale et de l'innovation sociale, deux concepts que la loi a défini clairement.
Dès le début de l'année un autre outil avait été mis à la disposition des associations avec la charte d'engagements réciproques entre l'Etat, les collectivités locales et les associations. Signée le 14 février en Lorraine, sous la houlette du regretté Michel Dinet, disparu le 29 mars, elle reste, elle aussi, à être appropriée par les uns et les autres pour qu'elle ne soit pas qu'un texte mort. En tout cas elle existe, elle a été signée par toutes les grandes instances de représentations des collectivités, l'Etat et le Mouvement associatif, et manifeste une volonté de soutien au monde associatif qui s'est également traduit par le choix du Gouvernement de faire de l'engagement associatif la Grande cause nationale 2014 ! Plutôt du positif donc, beaucoup de bienveillance et une reconnaissance certaine, malgré le fait que la Vie associative a vu passer cette année trois ministres différents : en effet, a succédé à Valérie Fourneyron, Najat Vallaud-Belkacem qui a seulement fait un passage éclair au ministère de la Jeunesse et des Sports pour passer le relais à Patrick Kanner. Mais cette mobilité ministérielle n'a pas entaché le travail gouvernemental en direction du monde associatif.
Malgré cette bonne volonté venue du haut, l'année a été pourtant dominée par la morosité, l'inquiétude et l'incertitude... Subventions en baisse (un ressenti réel noté par notre Baromètre annuel), collectivités en reconfiguration (regroupement de communauté de communes, nouvelle carte des régions, disparition plus ou moins programmée des départements), chiffres alarmistes lancés par le collectif des associations citoyennes quant à l'avenir de l'emploi associatif (chiffres pourtant contestés par Viviane Tchernonog et les dernières enquêtes de Recherches & Solidarités) : la boussole s'agite frénétiquement dans des directions contradictoires... ce que confirme également le récent rapport d'enquête parlementaire sur les difficultés du monde associatif. De quoi demain sera-t-il fait ? Et bien sans doute du même coktail : une société qui n'est pas au meilleure de sa forme, confrontée à des problèmes qui ne vont pas en s'améliorant (chômage, personnes à la rue, pauvreté, exclusion, etc.) et, dans le même temps, une vitalité associative étonnante et qui perdure, envers et contre tout.