Les emplois d'avenir : la grande question de la rentrée ?

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Comme tous les ans à pareille date, le Filhebdo d'Associations mode d'emploi, part en vacances. Il espère, chers lecteurs, que c'est aussi votre cas. Mais, pendant que nous serons en vacances, le gouvernement, lui, devrait travailler, et plancher sérieusement sur le gros dossier des emplois d'avenir, sur lesquels les regards associatifs sont pointés. Ce sera certainement pour les associations, la grande question de la rentrée.

Promesse du candidat François Hollande, ces emplois, promis au nombre de 150 000, devraient être institués par le premier projet de loi examiné à la reprise des travaux parlementaires début octobre. L'objectif est que le premier emploi d'avenir soit signé dès le premier janvier 2013. Le gouvernement compte en programmer 100 000 en 2013 et 50 000 en 2014. Les premiers éléments qui ont filtré des intentions gouvernementales laissent entendre que ceux-ci seront réservés aux jeunes non diplômés. Dans l'entourage de Michel Sapin, ministre du Travail, on précise en effet : « Il y a environ 400 000 jeunes sans aucun diplôme qui sont au chômage. C'est en priorité à ces jeunes totalement exclus du système qu'ils seront destinés. » Au cabinet de Benoît Hamon, ministre délégué à l'économie sociale et solidaire, on plaide aussi pour faire bénéficier les jeunes des zones rurales « qui sont aussi touchés par le chômage que ceux des zones urbaines sensibles. » Malgré les demandes insistantes de Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale, qui souhaiterait pouvoir embaucher au niveau de la licence pour le pré-recrutement de nouveaux professeurs, les emplois d'avenir semblent donc d'abord être conçu comme un dispositif d'insertion. Encore une fois - mais c'est désormais une habitude pour les associations qui seront les bénéficiaires de ce dispositif - on demande au monde associatif de prendre en charge des jeunes hors système ou sans formation. Bref, une vision assez réductrice du dispositif qui ne correspond que partiellement à ce que souhaitent les instances représentatives associatives.
Dans une note du 6 juillet, la CPCA avait vu les choses venir : « Les publics bénéficiaires devront être définis largement (...) il conviendra de ne pas définir de critères de recrutements précis des publics, cette absence de critères sur les postes ayant été considérée comme une des forces des dispositifs emplois tremplins régionaux. Ne pas cibler uniquement le dispositif sur les jeunes les plus éloignés du marché de l'emploi c'est-à-dire ceux sortis du système éducatif sans diplôme, mais prendre garde à ce que les emplois d'avenir profitent également aux moins diplômés. »
La focalisation sur les jeunes non diplômés inquiète aussi l'Union de syndicats et groupements d'employeurs représentatifs dans l'économie sociale (Usgeres).  "Il ne faudrait pas que tous les emplois d'avenir soient uniquement réservés à des personnes non qualifiées, sinon nous n'aurons pas la capacité d'en recruter 150 000, de les former et de les orienter vers des métiers et des secteurs porteurs", a précisé Sébastien Darrigrand, son délégué général.
Le débat, il va de soi, n'est pas clos. La pause des vacances n'est qu'une courte suspension qui bien vite nous remettra tous sur le pont du navire ! Le Filhebdo espère donc vous retrouver, fidèle au rendez-vous de chaque lundi matin où cette newsletter de l'actualité associative vous est envoyée.

La note de la CPCA