© Mouvement associatif
Le 8 juin dernier le Mouvement associatif a remis à Edouard Philippe un rapport intitulé « Pour une politique de vie associative ambitieuse et le développement d'une société de l'engagement », résultat d'une concertation lancée quelques mois plus tôt.
Interview de son président, Philippe Jahshan.
Quel bilan faites-vous de la concertation avec le Gouvernement ?
Mis à part le temps court, la méthode de travail et de concertation a été saluée. Elle a créé un lieu d’interconnaissance, de dialogue et de réflexion partagée entre les associations et les pouvoirs publics dans une dimension interministérielle. Elle a permis de dégager des axes pour nourrir une stratégie complète de développement de la vie associative. Nous avons à présent un cadre légitime sur lequel il est possible d’asseoir une politique publique. Il s’agit de ne pas décevoir et d’y donner suite.
Qu’attendez-vous en particulier ?
Nous attendons bien sûr des réponses aux 59 propositions formulées, mais aussi et surtout que ce rapport nourrisse une politique pour le quinquennat et permette de lancer différents chantiers plus structurants sur des sujets clé pour la vie associative, comme les leviers de développement, l’accompagnement et le renforcement des associations, l’évaluation, le soutien à l’engagement, la simplification administrative ou encore l’expérimentation de la co-construction dans les territoires.
Nous attendons aussi des mesures plus immédiates qui peuvent trouver une traduction rapide dans l’exécution budgétaire à venir. Il y a, notamment pour les associations les plus fragiles, des besoins urgents pour retrouver des marges pour le soutien à leurs projets, à leur développement, ou à la stabilisation de leurs emplois.
Le pari d’une « gouvernance confiante, partenariale et ouverte » avec le gouvernement est-il réaliste ?
Le 9 novembre dernier, le Premier ministre nous a qualifiés de « cousins » des élus politiques. Ce qualificatif reflète assez bien ce qui anime avant toute chose un engagé associatif : l’exercice plein de sa citoyenneté dans le cadre que permet la grande loi de liberté qu’est la loi 1901.
Les associations jouent un rôle de contre-pouvoir indispensable qu’il est essentiel de protéger. Partout dans le monde, le recul démocratique commence toujours par la restriction du droit d’association et de l’espace de la société civile. Le dialogue civil est forcément exigeant, mais une grande démocratie se grandit toujours à respecter et nourrir cette vitalité critique en son sein, avec ses convergences et ses controverses.
Propos recueillis par Michel Lulek