Le mouvement des associations citoyennes vient de se structurer juridiquement en passant d'une association de fait à une association déclarée. Il manifeste ainsi sa volonté de s'inscrire dans la durée dans le paysage associatif français comme partenaire à part entière.
Ce mouvement est né d'une réflexion autour de la circulaire dite "Fillon" sur la mise en oeuvre au plan français de la législation européenne concernant les relations financières entre collectivités publiques et associations. Contestant les interprétations d'inspiration libérale de celle-ci, le mouvement revendique une spécificité du modèle associatif qui se traduit par une autre façon d'appréhender la manière dont il participe à la vitalisation de la société. Leur contribution à l'enrichissement économique du pays, s'il est important (même et y compris quand on parle des associations de proximité non employeurs qui forme la majorité du tissus associatif) n'en est pas moins seconde par rapport à l'apport principal dont elles sont porteuses. Ce qui fonde l'association est la mobilisation de l'intelligence collective au service d'une activité qui n'a pas pour objectif de partager des bénéfices. C'est donc bien une qualité particulière de tissu social, fondé sur les échanges sociaux, que tissent les associations. C'est cette qualité là que le mouvement citoyen entend faire reconnaître dans un contexte où tout se mélange et où l'on promeut à tour de bras l'initiative entrepreneuriale fut-elle sociale, au détriment de l'action collective, de la mutualisation et des échanges désintéressés. Une spécificité qui justifie une relation différente avec les pouvoirs publics et qui ouvre le champ de l'intérêt général et de l'utilité sociale bien au-delà des définitions usuelles de ces termes.
En savoir plus :
Interview de Didier Minot (fondateur du mouvement)