Les associations à l'ère du numérique : atouts et limites

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À l'initiative du ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Recherches et Solidarités a mené une étude sur la place du numérique dans les associations.

En quoi le numérique est-il un outil au service des associations et de la mobilisation citoyenne ? C'est le sujet de cette étude très documentée dans laquelle Recherches & Solidarités met en évidence une large palette d'utilisations du numérique par les associations et surtout un fort potentiel de développement. Prudents, les auteurs de ce travail indiquent que, sur ce sujet comme sur tant d'autres, il est difficile de parler pour l'ensemble du secteur associatif, riche de sa diversité. C'est ce qui explique qu'on trouvera dans l'étude, les résultats détaillés des enquêtes selon les différents critères propres aux associations (taille et secteur d'activités), aux bénévoles (genre, âge, niveau de diplôme, responsabilités associatives, intensité de l'engagement) et aux donateurs (âge, montant annuel des dons, niveau de vie ressenti). C'est sans doute cette finesse dans l'analyse qui donne tout son intérêt à ce travail.
Sur un sujet où l'on est souvent laudatif les auteurs de l'étude savent, eux, être plus nuancés. C'est ainsi qu'ils relèvent des constats mitigés en termes de gouvernance : "Le numérique peut faciliter et accélérer le partage des informations et la prise de décision, par une participation plus active des dirigeants - notamment de ceux qui ont peu de disponibilité. Il peut encourager la participation d'un plus grand nombre de bénévoles, voire d'adhérents, sur des sujets auparavant traités dans les seules instances de décisions. Il a assurément contribué à faire évoluer les associations en matière de transparence et d'organisation. Mais il implique aussi quelques risques : exclure les membres « non connectés » de l'association, et décourager certains autres, devant le temps passé à la lecture des documents et devant leurs messageries, qui peuvent avoir le sentiment de perdre un peu le sens de leur action et s'éloigneraient peu à peu. D'une manière générale, pour les utilisateurs du numérique, l'abondance de l'information, la rapidité - voire l'immédiateté - des échanges peuvent aussi limiter la réflexion, la prise de distance par rapport aux sujets, réduire les débats et la construction d'une réflexion collective."
Une réflexion intelligente que tous les adeptes trop enthousiastes de la "révolution numérique" ont tout intérêt à lire !


En savoir plus
La note de synthèse
L'étude intégrale

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