Avec 20 000 jeunes en 2012 et 30 000 prévus pour 2013 le service civique a atteint un rythme dix fois plus élevé qu'en 2010 au lancement de l'initiative. Martin Hirsch s'en est félicité le mardi 5 février, en estimant cependant que le dispositif peine à répondre à la demande.
En 2012 la plupart des volontaires ont effectué leur service civique en France et quelques centaines sont partis à l'étranger. Ils ont été accueillis dans 4 000 à 5 000 organismes d'accueil, dont de nombreuses associations, importantes ou petites, des collectivités locales ou des institutions.
Pour Martin Hirsch, la force du service civique, né sous Sarkozy mais « dans le consensus », c'est que « partenaires et acteurs ne se disent pas que ça va être supprimé la semaine prochaine. C'est quelque chose qui se développe dans la durée (...) indépendamment des données du chômage. »
Martin Hirsch a rappelé que l'objectif fixé par le président de la République est de 100 000 contrats par an d'ici la fin du quinquennat. Il constate que le service civique est « en phase de croissance » et qu'il jouit d'« un taux de satisfaction élevé des jeunes qui l'accomplissent ». Il est même victime de son succès d'après l'ancien commissaire à la Jeunesse et aux Solidarités actives : « On a plus de candidats qu'on a de places » a-t-il affirmé, mettant en relations les quelques 180 000 jeunes inscrits sur le site et les 30 000 missions disponibles en 2013. Il est vrai que l'agence du service civique ne lésine pas sur les moyens pour attirer des volontaires. À côté de partenariats avec des régions qui proposent des compléments intéressants aux volontaires, elle a également noué des partenariats avec diverses entreprises qui proposent des « offres spéciales » sur leurs produits aux jeunes en service civique. C'est « l'avantage Jeunes en service civique » où se côtoient des banques, des assurances ou un opérateur de téléphonie mobile... Une vision qui peut étonner pour une agence publique qui assure ainsi la promotion d'opérateurs privés.
La vraie question posée par les chiffres donnés par Martin Hirsch reste cependant : pourquoi plus d'associations ne s'emparent-elles pas du dispositif ? Que 180 000 jeunes aient envie de postuler au dispositif peut se comprendre : les missions sont souvent intéressantes pour des jeunes qui veulent découvrir des choses, elles peuvent même être exaltantes - malgré la faible rémunération (573 ¤) - d'autant plus si l'alternative est d'aller s'inscrire à Pôle-emploi... Mais en face, quelles aides aux associations pour accueillir un jeune ? Quels conseils ? Quels appuis ? Tant qu'à ces dernières questions n'auront pas été données des réponses crédibles, le hiatus entre la demande et l'offre risque de perdurer. Bref, il ne s'agit plus pour l'Agence de séduire les jeunes, mais bel et bien de convaincre, en le leur donnant les outils, plus d'associations à recourir au dispositif.
En savoir plus