Il y a deux semaines la CPCA et France Active organisaient une journée sur les financements associatifs dont nous nous faisions l'écho dans notre dernier édito. On y notait que les financements provenant des dons ne représentaient qu'une part minime des ressources des associations. Est-ce une raison pour s'en détourner ? Évidemment non ! Mais peut-être faut-il réfléchir à trouver les bons canaux pour mieux toucher les donateurs.
De ce point de vue Internet, peut-être encore mal ou sous-employé par les associations, semble s'avérer un vecteur assez efficace si l'on en croit une étude conjointe IFOP-LIMITE, publiée quelques jours après le colloque de la CPCA et France Active : « Le don en ligne résiste bien à la crise puisque 21% des Français se déclarent e-donateurs, contre 23% en 2010 d'après la première édition de l'étude. Cette stabilité des résultats tend à montrer que le contexte de crise économique, qui incite généralement à la prudence, n'a pas provoqué d'effondrement du don sur Internet, alors que l'on constate, sur la même période, un tassement du don classique à la fin du 1er semestre 2011. Loin d'être un phénomène passager et aléatoire, dû à un public atypique, le don en ligne s'installe chez les donateurs classiques : il est, en grande majorité, le fait de donateurs traditionnels qui changent leurs habitudes et transfèrent une partie de leur don sur Internet. »
Cependant l'étude montre également que peu d'associations se sont aventurées dans ce mode de collecte : « la majorité des associations n'a pas encore pris conscience que la conquête de nouveaux donateurs passe par Internet et ne l'a pas concrétisé dans sa stratégie online : sur un échantillon de 103 associations présentes sur le web, seule une sur cinq a un dispositif digital du niveau des entreprises et administrations (20%), 40% sont dans la moyenne et peuvent mieux faire, et 40% sont encore hors du coup. »
Ne crions pas pour autant victoire en pensant qu'un clic suffira pour trouver des ressources qui se raréfient. Là aussi se joue une concurrence qui peut parfois mettre mal à l'aise... Et il ne faut pas croire que les sommes collectées viendront sans difficultés compenser la baisse des financements publics. C'est pourquoi les associations seront attentives aux discours des prétendants à la présidence de la République pour voir s'ils prennent ou non position sur ces questions. Le favori actuel des sondages, François Hollande, n'a pas manqué d'y faire référence dans son programme : « Je créerai 150 000 emplois d'avenir pour faciliter l'insertion des jeunes dans l'emploi et l'action des associations, en priorité dans les quartiers populaires. »
La synthèse de l'étude IFOP-LIMITE
Rappel : Les propositions de la CPCA et de France-Active