« L’Institut français du Monde associatif veut être un passeur entre les associations et la recherche »

Michel Lulek

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Entretien avec Floriant Covelli, délégué général de l’Institut français du Monde associatif

 

Comment est né l’Institut ?

Il est né en 2018 après qu’un comité de préfiguration constitué d’amoureux du fait associatif et de personnalités ait réfléchi à la façon de mieux promouvoir le fait associatif en France. À l’origine se trouve Simone André, ancienne élue municipale à Lyon et ancienne élue départementale dans le Rhône, actuelle présidente de l’Institut. À la fin des années 1970, c’est elle qui a lancé dans sa ville le premier forum des associations qui, depuis, a fait beaucoup de petits en France. Il s’agissait déjà de donner à voir la vitalité et la beauté de la participation associative à la vie de la société. Avec l’Institut, nous portons la même ambition, mais au niveau national, européen et même international. Tous les acteurs et responsables associatifs que nous avons rencontrés ont identifié un besoin non couvert, ou insuffisamment : le renforcement de la connaissance de la vie associative. Il y a un écart entre ce que représente le monde associatif en France et la recherche. On aimerait en particulier que les jeunes chercheurs soient plus attirés par ce sujet. C’est pour réduire cet écart, lancer des recherches et diffuser les travaux que l’Institut a été créé.

Quelles ont été vos premières actions ?

Nous avons lancé dès 2019 un appel à projets de recherche et sélectionné quinze lauréats que nous soutenons dans leur travail. Des sujets qui concernent aussi bien le fait associatif en milieu confiné, le numérique, l’histoire du Planning familial dans un département, les processus de coopération entre associations, ou les trajectoires de bénévoles,?etc. Ce premier appel à projets était volontairement large. L’appel à projets 2020 que nous venons de clore est orienté sur «?le monde associatif à la lumière de la crise Covid-19?». Nous avons par ailleurs lancé un programme de recherche sur le monde associatif dans les Hauts-de-France.

Quels sont les grands thèmes qui vous paraissent prioritaires ?

Avec nos comités stratégique et scientifique nous avons repéré onze thématiques qui sont de nature à éclairer et outiller le monde associatif : la mesure de la valeur créée par les associations, la spécificité de leur modèle socio-économique et ce qui les différencie à la fois du modèle institutionnel et de l’entrepreneuriat social, l’hybridation des financements, la gouvernance, l’engagement et le bénévolat, le numérique, ou encore les frontières de l’intérêt général. Nous avons également identifié la question des associations en tant que «?corps intermédiaires de confiance?» et comment elles peuvent être bousculées par l’émergence de nouvelles formes d’intermédiation. Nous souhaitons aussi approcher la connaissance du fait associatif d’un point de vue territorial d’une part, européen d’autre part. Enfin, nous voulons susciter des travaux historiques sur le sujet. Des associations qui ont eu parfois une action très importante disparaissent sans laisser de traces. On les oublie, et c’est comme si elles n’avaient jamais existé !

Comment comptez-vous diffuser les résultats de ces recherches ?

Vingt-cinq articles et une trentaine d’évènements sont déjà prévus pour diffuser les travaux soutenus en 2019. Des rapports synthétiques de chacun d’entre eux seront mis en ligne sur notre site et nous recherchons le moyen de les diffuser de façon plus accessible encore avec des vidéos. Par ailleurs, l’Institut a lancé un cycle de rencontres territoriales dans toute la France qui a commencé fin 2019-début 2020 par des rencontres régionales en Auvergne Rhône-Alpes, Hauts-de-France et Bretagne. Compte tenu du contexte sanitaire, ce cycle de rencontres est provisoirement en pause mais il redémarrera dès que possible.

Les associations peuvent-elles s’adresser à vous ?

Oui. Les associations qui disposent de fonds d’archive et qui souhaitent qu’ils soient étudiés par un chercheur, ou qui pensent avoir un sujet d’étude pertinent à proposer, peuvent nous contacter. Le rôle de l’Institut est de rapprocher les acteurs et les chercheurs au bénéfice du monde associatif. Nous sommes là pour faire le lien. L’Institut se veut un passeur entre les associations et la recherche académique. Par ailleurs, il y a un enjeu autour de la recherche participative. De par leur expérience, les associations ont une connaissance et une expertise sur de nombreux sujets. Là encore nous voulons établir des ponts entre elles et les chercheurs.

Propos recueillis par Michel Lulek

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