© DR
Interview de Luc Jambois, consultant spécialiste du secteur culturel, cofondateur en Alsace du réseau d'appui aux associations (CPCA-SARA/Mouvement associatif), a dirigé la rédaction du Guide d'autodiagnostic à l'usage des responsables associatifs.
À quoi sert ce guide de l'autodiagnostic ?
Plus que jamais, les dirigeants associatifs ont besoin de prendre du recul pour piloter leur association : ce guide est un outil qui leur permet de faire eux-mêmes un diagnostic complet, conçu de façon pragmatique et avec pour finalité d'aboutir à un plan d'action à court et moyen terme. Le point fort de cet outil est de s'appuyer sur une pluralité d'acteurs afin de construire un diagnostic et donc un plan d'action partagé, gage de son efficacité. Pour ce travail, je me suis en effet appuyé sur les compétences de quatre spécialistes expérimentés de la vie associative : Céline Fiorentino (responsable de l'ESS au Crédit Coopératif), Sophia Huynh-Quan-Chieu (consultante spécialisée en communication des associations), Camille Viltart-Lamy (Expert-comptable) et Dominique Thierry (fondateur et actuellement président d'honneur de France Bénévolat).
Quels sont les thèmes que vous abordez ?
L'autodiagnostic aborde toutes les problématiques de gestion de l'association : le projet associatif, l'environnement et le positionnement, la communication, la gouvernance et les ressources humaines, la fiscalité et bien sûr la gestion comptable et financière. Les questionnements ont été élaborés de façon à éviter les jargons trop techniques et d'être au plus près de la réalité des associations. Chaque problématique se conclut par une évaluation qualitative et un plan d'action. L'évaluation qualitative identifie les points faibles et les points forts de l'association ainsi que leurs causes, et le plan d'action à court et moyen terme a pour objectif de réduire les points faibles et de valoriser les points forts.
Comment, concrètement, une association peut-elle l'utiliser ?
Notre guide est fondé sur une logique participative : sa mise en oeuvre repose donc sur un comité constitué de façon bien sûr volontaire d'administrateurs, de bénévoles et le cas échéant de salariés. Chacun des membres de ce comité (en principe de 5 à 10 personnes) répond de façon autonome aux différentes questions et la confrontation des réponses des uns et des autres permet d'aboutir à un diagnostic partagé. Nous avons bien conscience que tous les membres de ce comité ne maîtrisent pas l'ensemble des problématiques, et la non-réponse à telle ou telle question est évidemment possible. Encore une fois, la finalité principale de ce diagnostic est d'aboutir pour chaque problématique à un plan d'action opérationnel à court et moyen terme.
Est-il destiné aux petites ou aux grosses associations ?
En dehors des très grosses associations (plus d'un million de budget) pour lesquelles d'autres outils s'imposent (audit, consultants...), notre guide concerne toutes les associations. Même les petites associations sans salarié peuvent le mettre en oeuvre même si certaines problématiques ne les concernent pas. Pour les associations d'une certaine taille, nous préconisons la possibilité que le comité s'adjoigne une personne extérieure chargée d'animer les séances de travail collectives. Nous conseillons aussi sa lecture à tous les acteurs de l'accompagnement de la vie associative, élus et techniciens des collectivités et conseillers des structures d'appui notamment. Sa lecture leur permettra de mieux prendre en compte dans leurs analyses les différentes problématiques auxquelles les associations sont confrontées. Ce guide pourrait par exemple être un bon préalable pour les associations qui souhaitent solliciter un DLA.
Propos recueillis par Michel Lulek
Pour en savoir plus :
• Guide pratique d'Associations mode d'emploi - GPA n° 31, édité par Territorial