© Eloise Vene
Interview de Léa Thomassin, directrice générale de HelloAsso
Quelle a été l’évolution de votre activité par rapport au financement associatif ?
Il y a neuf ans, au début des réseaux sociaux, nous avons commencé par le projet Mail For Good. Nous proposions aux associations d’améliorer leur visibilité par les e-mails. Puis, avec HelloAsso, nous avons proposé des outils numériques gratuits pour la collecte de dons et de cotisations, la gestion de campagnes de financement participatif ou pour la billetterie d’événements. Aujourd’hui, nous travaillons sur un système de flashcode pour contrôler les billets à l’entrée des événements et améliorer le comptage et les justificatifs. Un autre projet vise à faciliter la gestion des ventes de produits et services. Le but est de soulager les bénévoles quant aux aspects logistiques très chronophages de ces activités.
Le mécénat semble également se démocratiser ?
Il y a plusieurs années, les opérations de collecte de dons étaient essentiellement menées par les grandes associations caritatives et ONG. Elles seules pouvaient financer des campagnes de communication très coûteuses, réalisées par voie de presse, d’affichage ou de streetfundraising… Face à la baisse des financements publics, les associations, tous secteurs confondus, se sont mises à rechercher d’autres sources de financement. Grâce aux nouveaux outils numériques, une petite association peut aujourd’hui lancer une campagne de crowdfunding. On assiste à une « démocratisation » des pratiques d’appels de fonds.
Quels sont les défis à venir ?
Le financement du fonctionnement. Il reste difficile de pérenniser l’emploi de permanents. Au-delà du financement par projet, les petites associations ont besoin de fédérer dans la durée une communauté de donateurs, un cercle de fidèles qui contribuent régulièrement avec des petits versements (5 euros ou 10 euros par mois). Un autre défi majeur est d’acquérir les codes et les compétences pour développer les ressources privées. Comment convaincre une PME de réaliser du mécénat de compétence ? Il faut mieux sensibiliser sur les solutions existantes, former et accompagner.
Propos recueillis par Emmanuel Sadorge
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