© Joao Pedro Correia - CC BY 2.0
Interview de François Hollande, président de la fondation La France s’engage
Pour quelles raisons avez-vous fait du service civique une priorité de votre quinquennat ?
Le service civique a été créé par Nicolas Sarkozy et Martin Hirsch durant le quinquennat précédent, mais il n’était pas véritablement monté en régime. Je voulais qu’il devienne universel, ce qui ne voulait pas dire obligatoire. L’idée était de garder l’esprit, c’est-à-dire le volontariat, la durée des missions et faire en sorte qu’il puisse être une expérience pour les jeunes. J’ai donc mis davantage de moyens pour qu’entre 150 000 et 180 000 personnes puissent en bénéficier. Mais c’est encore trop peu, car il y a plus de jeunes qui veulent faire des services civiques que d’offres de missions.
Quelles évolutions percevez-vous dans les formes d’engagement des jeunes ?
Ce sont des engagements plus ponctuels, moins durables et qui se méfient des grandes organisations. Mais il y a aussi le besoin d’être avec les autres, parce que même si on veut garder une forme de relation individuelle à l’engagement, on veut agir ensemble. Rendre nécessaire et agréable le rapport à l’engagement avec d’autres doit être notre objectif. La force de l’engagement, c’est qu’il permet de trouver des liens, des solidarités et des philosophies communes.
Quelles sont vos ambitions pour la fondation La France s’engage ?
Je pense qu’il faudra aller au-delà du concours qui ne permet de retenir qu’une quinzaine de projets. Nous travaillons notamment sur les jeunes entrepreneurs sociaux innovants, sur la culture, nous allons faire en sorte que l’on puisse toucher des territoires qui pour l’instant ne sont pas suffisamment organisés pour porter ces projets et travailler avec d’autres acteurs. Il faut éviter les concurrences inutiles avec d’autres fondations. La France s’engage doit davantage jouer un rôle de coordination et d’amplification, avec un soin particulier donné à l’accompagnement des projets, car ce n’est pas simplement une dotation financière qui est attendue, mais un suivi, un conseil, permettant une diffusion plus large et un impact plus grand des projets labellisés.
En savoir plus : fondationlafrancesengage.org