© Guillaume Plaisance
3 questions à Guillaume Plaisance, auteur de « L’engagement ni militant, ni syndical, ni partisan. Les nouvelles formes de volontariat », FYP éditions- septembre 2017.
Pourquoi le paysage militant traditionnel ne fait-il plus recette ?
Les partis, les syndicats et certaines associations ont trop souvent calqué leur fonctionnement sur celui des entreprises, faisant régner des hiérarchies pyramidales. En refusant de laisser de la liberté et de la flexibilité aux personnes engagées, ils les ont fait fuir.
Comment caractériser les nouvelles formes de l’engagement hors institutions ?
Multiples ! Les petites associations informelles, les groupes citoyens, les blogs, les réseaux sociaux, certaines entreprises (de l’ESS ou non), le bénévolat de compétences, la Civic tech et l’ensemble des actes citoyens quotidiens qui sont passés sous silence. Ce changement est déjà en cours depuis plusieurs années, mais les institutions l’ont longtemps nié. Il n’y a pas moins d’engagement : il s’est déporté ailleurs, sur Internet et dans les petites structures.
En quoi est-il différent ?
C’est un engagement qui supporte, soutient une cause. Le contributeur, sur Internet ou par son bénévolat ponctuel, accompagne les engagés traditionnels. C’est une aide plus rapide, plus temporaire. C’est pour cela que les partis ou les associations ont eu l’impression de perdre des militants. Ils ne se sont pas encore adaptés à cette nouvelle façon d’être volontaires. Tendre la main leur serait pourtant salvateur. Mais ce mode de contribution a aussi ses défauts, il suffit d’observer les débats politiques sur les réseaux sociaux ou la mise en scène de leur action par certains engagés. Le « nouvel engagement » est adolescent, laissons-le traverser sa crise !