© DR
Interview de Guillaume Douet, directeur de l’IEDH, Institut européen de développement humain et ancien responsable du département Bénévolat au Secours catholique-Caritas France
Quel est l’apport des plateformes numériques ?
Internet a permis de développer le bénévolat de populations qui ne faisaient pas partie des premiers cercles de nos bénévoles, ceux que j’appelle les « Obelix du bénévolat ». Auparavant le recrutement reposait surtout sur le bouche-à-oreille, le témoignage.
Ce qui est intéressant avec internet c’est de voir tous ceux qui sont un peu loin des associations venir vers le bénévolat. Même si le bouche-à-oreille reste ce qui marche le mieux dans le monde associatif, ce qui est très bien avec Benenova, Welp et toutes les autres plateformes, c’est qu’elles participent à la diversification du bénévolat.
Cela permet aussi d’avoir un effet tremplin.
Les personnes sont-elles bien accueillies ?
Les associations cherchent des responsables associatifs, des administrateurs, des bénévoles réguliers… Mais si elles n’offrent pas d’abord des bénévolats simples, souples, ponctuels, ces personnes ne pourront pas ensuite s’engager dans la durée. Pour cela il faut d’abord un apprivoisement.
Malheureusement ces nouveaux bénévoles ne sont pas toujours bien reçus par les anciens qui ont l’impression que ce ne sont pas des « vrais » bénévoles. Il faut expliquer aux responsables associatifs qu’ils doivent prendre les gens tels qu’ils sont et pas tels qu’ils les rêvent. Les associations doivent s’interroger sur comment elles vont accompagner ce bénévolat ponctuel et comment elles vont développer une pédagogie de l’engagement.