Faut-il se réjouir de la confiance que les Français font aux associations ?

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Le Comité de la Charte du don en confiance, organisme de contrôle de l'appel à la générosité publique, publie chaque année depuis en 2007 avec TNS SOFRES un baromètre visant à mieux comprendre et à mesurer la confiance des Français à l'égard des associations et fondations. La cinquième édition de ce baromètre indique une confiance et des attentes en nette progression. Faut-il s'en réjouir ?

Renouant pour la première fois avec les niveaux de confiance observés lors de la décennie précédente, une majorité de Français (56 %) déclare aujourd'hui faire confiance aux associations et fondations faisant appel à la générosité publique (+ 15 points depuis 2010, dont + 8 points depuis 2011), alors que la confiance à l'égard d'autres organismes, tels que les syndicats ou les associations de consommateurs, reste très stable. Parmi les associations et fondations, celles qui suscitent le plus de confiance sont « les associations qui fonctionnent essentiellement grâce à des bénévoles » et « les petites associations de proximité » (respectivement 87 % et 85 % de confiance).
Voilà qui devrait effectivement nous réjouir, sauf si l'on en déduit que d'autres institutions, et en particulier les instances politiques et représentatives ne mobilisent pas la même confiance ! Bref, plus qu'une vitalité et une confiance, ce sondage refléterait en creux, la méfiance d'une grand partie des Français... Un autre chiffre du sondage nous alerte également sur cette généreuse confiance : Plus du tiers des Français - près de la moitié des donateurs - ont déjà eu des doutes sur une association ou fondation qu'ils aidaient ou envisageaient d'aider... et 44% des donateurs disent s'en être détournés suite à des informations reçues sur elle ; des informations principalement puisées dans les médias (pour 37 % des donateurs). Parmi les raisons qui provoquent l'arrêt du don, la « déviation » du don - par rapport à l'utilisation qu'avait annoncée l'association ou la fondation au départ - arrive en tête. Le sentiment de doute a un impact d'autant plus fort que seule une minorité (24 %) cherche à en savoir davantage sur l'information qui a jeté le trouble.
Autre élément qui dans ce même sondage a de quoi nous inquiéter : les pratiques de bénévolat déclarées marquent une baisse dans l'opinion puisque 24 % des Français disent consacrer du temps aux associations / fondations en tant que bénévoles alors qu'ils étaient 38 % en 2007.
Comme quoi derrière un chiffre plutôt optimiste (nos 56% de confiance), se dissimulent en fait de vraies questions. C'est de la capacité des associations à y répondre que dépendra dans les années à venir le chiffre qu'on nous claironnera alors. A quand 99% de confiance dans les associations ?

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