Europe : le continent inexploré des associations

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Dans moins d'un mois, le 25 mai prochain, auront lieu les élections européennes qui enverront 74 députés français au Parlement européen. Une élection qui n'est pas sans impact sur les associations.

« Pour les associations, surtout pour les françaises, les notions de service public, de service d'intérêt général et de tiers secteur devraient être un des enjeux de ces élections (...) L'enjeu global pour les représentants de la société civile avec leur engagement et leur participation aux élections européennes est d'être en mesure de proposer une Europe qui soit un avenir choisi et non une contrainte subie. » C'est ainsi que notre collaborateur Marc Genève analyse cet épisode électoral dans le prochain numéro d'Associations mode d'emploi qui sortira dans quelques jours. Et de fait, lorsqu'on parle « Europe », le monde associatif a des choses à défendre et à promouvoir. L'Europe est du reste de plus en plus présente dans son quotidien. Quelques mots suffisent pour le prouver : SSIG (Services sociaux d'intérêt général), programme Feder, FSE (Fonds social européen), Natura 2000, Programme Leader, coopérations transfrontalières, etc. Même lorsqu'elles ne sont pas en contact direct avec l'Union européenne, des associations peuvent bénéficier de crédits qu'elles croient venir de leur Conseil régional par exemple, mais qui sont en fait abondés par l'Europe. Il y a vraiment beaucoup plus d'Europe dans nos vies qu'on le croit.
Le réseau Uniopss-Uriopss et les associations de solidarité le savent bien qui profitent de cette élection pour faire connaître leurs priorités et interpeller les candidats. Elles manifestent ainsi leur engagement européen et leur attachement à l'édification d'une Europe sociale et solidaire : « Renforcer les droits des personnes, en particulier ceux des plus vulnérables : telle doit être, selon l'Uniopss et ses adhérents, l'une des finalités des politiques construites à l'échelon européen. » Son plaidoyer, intitulé « Pour une Europe solidaire, plus proche des citoyens », pose, à cet effet, quatre enjeux majeurs : privilégier une politique européenne des solidarités ; élargir et consolider la reconnaissance des acteurs des solidarités au niveau européen ; renforcer la citoyenneté européenne ; et assurer un meilleur accès aux droits sanitaires, sociaux et médico-sociaux.
Dans ce contexte, la lecture du témoignage d'une députée européenne, Marie-Christine Vergiat, également vice-présidente de l'intergroupe ESS au Parlement européen, qui signe par ailleurs l'édito de notre prochain numéro d'Associations mode d'emploi, est intéressant : « J'ai eu envie de parler d'une autre Europe que de celle de l'austérité dont on nous parle tous les jours (à juste titre tant elle fait de dégâts) et de raconter comment les choses se passent dans les institutions européennes en illustrant le tout à partir de ce que j'ai appris de cette expérience de députée européenne. J'ai tenté à partir de là, de mieux faire comprendre le fonctionnement des institutions européennes en sortant du trop facile « c'est la faute à Bruxelles » qui, excusez moi, a tendance à me taper sur les nerfs tant il exonère un peu trop facilement les Etats membres de leurs responsabilités ! »
Ce livre intitulé « Pour une Europe de l'égalité et de la citoyenneté » (éditions Arcane 17, prix : 9¤) est traversé par une idée : la nécessité d'avoir un autre regard sur l'autre, celui ou celle que l'on prétend différent mais néanmoins le semblable et surtout l'égal. L'Europe de l'égalité donc.