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Dans « Pensées d’une amazone » paru en 1920, l’intellectuelle et auteure féministe Nathalie Clifford Barnay, qui se serait sûrement réjouie de la libération de la parole des femmes, écrivait « Espérons l’impossible car c’est peut être une bassesse que de mettre son espoir en lieu sûr». En ce début d’année laissons-nous aller à espérer l’impossible pour la vie associative :
- Une réelle attention des pouvoirs publics à une politique de l’emploi associatif qui ne se limite pas au nombre de contrats aidés ou à la politique de résorption du chômage mais prenne en compte les besoins des associations à la hauteur des missions qu’elles assurent.
- Une véritable simplification des normes et des procédures parce que les associations, bien avant les start-up, ont montré qu’elles pouvaient innover socialement pour peu qu’on leur accorde le droit à l’expérimentation. A ce titre le gouvernement semble devancer nos vœux puisqu’un décret du 31 décembre autorise les préfets à titre expérimental à déroger à la réglementation « afin de tenir compte des circonstances locales et dans le but d’alléger les démarches administratives, de réduire les délais de procédure ou de favoriser l’accès aux aides publiques » notamment en matière de concours financiers en faveur des associations et des collectivités territoriales
- Une attention accrue à l’égalité femme – hommes car malheureusement au-delà des discours l’économie sociale et solidaire ne fait pas mieux que l’entreprise classique comme le montre le premier rapport Egalité entre les femmes et les hommes dans l’ESS, diffusé par le Conseil supérieur de l’ESS.
- Un soutien financier renouvelé. Deux ans après la circulaire Valls qui instaurait un nouveau mode de relation entre les associations et les pouvoirs publics, les chartes d’engagement réciproques sont malheureusement trop peu nombreuses et la subvention répond plus souvent à une logique budgétaire qu’a une approche en termes d’objectif et de mesure d’impact.
- Une approche du bénévolat comme une contribution sociale et sociétale dont il faut valoriser le sens tout en clarifiant les conditions d’exercice pour permettre à chacun de s’investir en toute sécurité. Les associations aussi, doivent pour cela revoir leur modèle de gouvernance.
Le Premier Ministre a annoncé le 9 novembre l'ouverture de travaux pour fonder « une politique de vie associative ambitieuse ». Ces axes sont au cœur des réflexions des groupes de travail qui devront permettre de proposer d’ici fin février un premier train de mesures qui devront être mises en œuvre rapidement. Et si pour une fois ça marchait ?
Laurent Thoviste