Économiser sur les associations, est-ce légitime et efficace ?

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C'est un cas rare, mais qui reflète bien les problèmes du moment. Un collectif d'associations du département de la Marne vient de lancer une pétition pour demander à cette collectivité de rétablir les subventions que l'assemblée départementale avait décidé de supprimer.

Cette décision de la majorité au Conseil général de la Marne de « raboter »,  et dans certains cas de supprimer pour 2013 les subventions aux associations de solidarité conduit à une « économie » d'un peu plus de 250 000 ¤. Pour les associations concernées, « au moment où la pauvreté s'installe et transforme nombre de foyers en victimes de la crise économique, nous nous indignons de cette décision qui conduit à priver les associations qui se mettent au service des plus démunis des moyens de fonctionner. Il s'agit d'une injustice grave, de plus sans aucune efficacité sur le plan du budget du Département. D'autant que les associations les plus touchées sont celles qui sont les mieux gérées et suscitent le plus de dons et de soutien dans la population. » Et les pétitionnaires de donner quelques exemples :
« Un certain nombre d'associations enregistreront une baisse de leurs subventions de 20% dont  la FAVEC 51 (veuves et veufs de la Marne), l'EFA (enfance et famille d'adoption), Voir Ensemble (déficients visuels), le Service du Vêtement qui aide près de 2 000 familles, mais aussi les Restaurants du C½ur, la Banque Alimentaire, ATD Quart Monde ou encore la Ligue de l'Enseignement. D'autres associations verront leurs subventions réduites de 50%. C'est le cas des Mutilés de la Voix, des Insuffisants Rénaux, de Former un Avenir sans Brutalité (FAB), de Couples et Familles, de SOS Amitiés, de la Maison d'Accueil des Familles de Malades Hospitalisés et du Secours Populaire. C'est le cas aussi des épiceries sociales de Mourmelon, de Sainte-Menehould, des Coteaux Sézannais, d'Epernay, et de Châlons en Champagne et aussi des Centres de Soins qui ne recevront plus de subventions en 2014. Certaines se retrouveront même privées de toute subvention en 2013 (mesure de moratoire) : Avenir Sans Alcool, les Choristes de l'Espoir (pour les aphasiques), les Sourds de Reims, le Planning Familial, les Familles Catholiques, Femmes Relais 51 ou encore SOS Bébés. »
Pour les associations mobilisées, en dépit de difficultés communes à tous les départements, « l'évolution des recettes du Conseil général de la Marne ne justifie pas cette économie sur le dos des associations de solidarité. Elle permet même de les financer comme elles l'ont été jusqu'à présent. »
Ce cas de figure risque-t-il de devenir la norme dans les années qui viennent ? Le souci d'économie des collectivités ne risque-t-il pas de toucher d'abord les associations ? Au-delà du cas précis du département de la Marne, la question posée est la suivante : en supprimant des aides relativement modiques au regard du budget de la collectivité, mais souvent significatives au regard des budgets associatifs, le choix des élus n'est-il pas contre-productif ? En économisant là, ne génèrent-ils pas tout simplement de futurs coûts qu'il leur faudra assumer plus tard sur d'autres budgets (sociaux entre autres), et peut-être à un niveau bien supérieur ?

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