Contrats aidés : Quand les associations rechignent à être variable d'ajustement

C'est l'histoire d'une circulaire non publiée, mais qui a été discrètement envoyée le 7 mars dernier à toutes les agences régionales de santé (ARS) pour... « exécution », ainsi qu'aux préfets de région  (pour information). Elle concerne les associations du médico-social et a « pour objet de faire relayer, par les ARS, auprès des employeurs du secteur médico-social, la dynamique de mobilisation générale des services de l'Etat afin de maximiser le nombre de contrats aidés prescrits en 2012. »

Dit en d'autres termes, la circulaire a pour but de secouer le cocotier des associations pour leur dire d'embaucher des contrats aidés face à la montée des chiffres du chômage... La directrice générale de la Cohésion sociale au ministère, Sabine Fourcade, l'écrit clairement dans le courrier qui accompagne la circulaire : il s'agit « de maximiser le recours aux contrats aidés dans ce secteur, dans le contexte actuel d'augmentation continue du chômage de longue durée. » Il est vrai que le premier tour de la présidentielle a lieu dans quatre semaines...
Ceci dit, cette circulaire montre surtout que les associations ne veulent plus des contrats aidés de l'Etat et qu'elles refusent d'être à la disposition des aléas de la politique gouvernementale qui suppriment des contrats aidés quand il faut faire des économies et qui incitent quelques mois plus tard à en prendre au vu d'une courbe ascendante du chômage... Il n'y a pas si longtemps en effet il n'y avait plus de contrats aidés à distribuer, alors qu'aujourd'hui le problème c'est qu'il y en a trop !
L'Etat multiplie donc les appels à la mobilisation générale des fonctionnaires pour placer, pour « vendre », ses contrats aidés. Cette agitation serait drôle si cela ne traduisait pas, au mieux une ignorance, au pire du mépris, vis à vis des associations dont le gouvernement n'attend qu'une seule chose : faire baisser les chiffres du chômage.
La prudence des associations par rapport à ces contrats aidés est une très bonne chose, car elle reflète une maturité des associations, qui refusent ainsi d'être aux ordres et qui veulent agir en fonction de moyens pérennes et durables et non en fonction des à-coups de la conjoncture.