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Interview de Frédérique Pfrunder, déléguée générale du Mouvement associatif
Le budget 2018 répond-il aux besoins des associations ?
Ce budget ne comporte que peu de mesures nouvelles venant répondre aux attentes du monde associatif. On peut se féliciter bien sûr du maintien du CITS, mesure miroir du CICE enfin obtenue de haute lutte dans le budget 2017 ; mais on peut regretter à l’inverse que son taux n’ait pas été aligné sur celui du CICE.
Par ailleurs, les crédits consacrés à l’accompagnement des associations, via le DLA en particulier, ne voient pas l’augmentation qui serait nécessaire pour répondre aux besoins. Le soutien à la formation des bénévoles reste une ligne largement sous-dotée.
Enfin la diminution drastique des crédits affectés aux contrats aidés vient fortement affecter les associations, sans qu’aucune autre mesure, à ce stade, ne soit proposée.
Vos doléances ont-elles été entendues ?
Disparition de la réserve parlementaire, contrats aidés, réforme de l’ISF pouvant impacter la fiscalité des dons, les sujets d’inquiétude étaient nombreux. Il y a eu une forte mobilisation pour que le budget 2018 prenne en compte ces enjeux et rétablisse un peu l’équilibre. De nombreux parlementaires ont été sensibles aux inquiétudes associatives et s’en sont fait le relais.
Mais cela ne s’est que marginalement traduit en mesures concrètes, à l’exception des 25 millions qui ont été affectés au Fonds de développement de la vie associative. Et ces 25 millions ne représentent cependant que la moitié des fonds de la réserve parlementaire qui allaient jusque là aux associations…
Êtes-vous satisfaits de la proposition du rapport Borello de « parcours emploi compétence » pour remplacer les contrats aidés ?
Nous sommes favorables à l’exigence de qualité portée par le rapport Borello, et par le renforcement des dimensions de formation et d’accompagnement. Mais il faudra veiller à ce que les petites associations, primo ou mono-employeuses, soient en capacité de s’inscrire dans cette dynamique et ne s’en trouvent pas exclues du fait de contraintes trop déconnectées de leur réalité. Par ailleurs, cela ne peut être la seule réponse et la baisse des crédits affectés à ces politiques de soutien à l’emploi reste un sujet d’inquiétude pour 2018.