Quelques récentes péripéties montrent bien que rien n'est jamais acquis pour les associations qui sont parfois confrontées à la bêtise administrative ou à l'ostracisme de certains élus. Sans être la majorité heureusement, leur existence appelle à toujours batailler lorsque le conformisme, la frilosité, l'auto-censure ou la stupidité contredisent les discours généraux, pourtant portés par les mêmes, sur les valeurs de la démocratie et de la pluralité associative !
Ces exemples se sont déroulés dans les dernières semaines dans deux départements français dont, par bienveillance, nous tairons les noms. Le maire d'une sous-préfecture, président d'une communauté de communes, a décidé de mettre des bâtons dans les roues d'une société dont le président est par ailleurs directeur de publication d'un journal associatif qui se permet régulièrement d'épingler l'édile en question. Si celui-ci affiche sur sa mairie un « Je suis Charlie » tonitruant, il ne tolère pas, par contre, qu'une feuille locale associative, pourtant dix fois moins virulente que l'hebdo national satirique, puisse émettre des opinions qui ne sont pas les siennes. Le responsable associatif a du renoncer à sa fonction de président de la société pour ne pas porter préjudice à ladite société.
Dans un petit village, la maire qui n'aime pas les associations sur lesquelles elle n'a pas la main, a répondu à une vaillante association qui voulait organiser de simples jeux inter-villages, qu'elle aille les proposer dans d'autres communes ! L'association insistant et demandant si elle pouvait profiter de la place principale, l'élue est aller quérir l'avis de la sous-préfète. Celle-ci lui a expliqué que l'organisation d'une manifestation sur le domaine public nécessitait des autorisations et des assurances et a fini par recommander à Mme le maire de ne pas prendre de risques et de conseiller donc à l'association de recherche un terrain privé pour organiser sa manifestation ! Evidemment celle-ci n'aura donc pas lieu...
Une autre sous-préfecture a reçu la déclaration d'une association de Planning familial comme il en existe des dizaines et des dizaines en France. De sa propre initiative, la fonctionnaire qui a reçu la déclaration a refusé de l'enregistrer sous divers prétextes fallacieux : y-avait-il vraiment besoin d'une association de planning familial dans la région ? Pourquoi les administrateurs de l'association ne sont-ils pas domiciliés dans la commune où se trouve le siège social de l'association ? Elle a sollicité la gendarmerie pour enquêter sur l'association et a demandé à ses fondateurs de faire des statuts plus courts ! Les administrateurs ne se sont pas démontés et ont argumenté de leur bon droit. Résultat : la procédure de déclaration de leur association a duré... 4 mois !
Il est évident que des histoires comme celles-ci doivent se produire également ailleurs mais que ce n'est pas le genre d'informations qui remonte plus haut que dans le cercle restreint des associations concernées. Elles reflètent pourtant le quotidien de certaines associations qui ont à souffrir d'abus de pouvoir auxquels il est difficile de répondre surtout lorsque le pouvoir municipal ou administratif impose des rapports de force inégaux. Comme disait Einstein : « Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. » Ce n'est pas une raison pour ne pas lutter contre cette dernière.