Le collectif des associations citoyennes qui s'était constitué contre la circulaire Fillon du 18 janvier 2010 se mobilise aujourd'hui autour du projet de révision de la charte d'engagements réciproques entre collectivités et associations et face aux difficultés que rencontre le monde associatif.
Le collectif fait une analyse balancée de la situation. D'un côté il se réjouit ouvertement d'évolutions positives : « Le gouvernement a pris récemment plusieurs initiatives pour redéfinir le cadre législatif et réglementaire de l'action associative. Ces initiatives sont importantes car les décisions prises vont fixer le cadre institutionnel et réglementaire sans doute pour longtemps. Le collectif des associations citoyennes est associé à plusieurs des concertations mises en place (...) On peut se féliciter du climat nouveau qui se noue entre de nombreux partenaires avec ces concertations. »
Mais d'un autre côté, il note que persistent, voire s'amplifient des motifs d'inquiétude : « C'est tout d'abord l'évolution alarmante de la situation des associations. De nombreux échos provenant du terrain montrent que des licenciements s'accentuent avec des restrictions de financement venant de l'État et de collectivités elles-mêmes en grande difficulté. Par exemple, un réseau d'éducation populaire licencie 2 personnes sur 15 de son siège national suite à des annulations de conventions déjà signées. Dans la banlieue de Rouen, 4 associations culturelles d'un même quartier, sur 11, ont fermé au cours de l'année écoulée. De très nombreuses associations connaissent des évolutions semblables. Ces craintes sont amplifiées par les discussions actuelles autour de la réglementation et de la législation. Celles-ci laissent craindre que l'essentiel de la réglementation soit redéfinie en fonction des besoins des associations les plus importantes, en oubliant la masse considérable des petites et moyennes associations. 98 % d'entre elles ne relèvent pas des aides d'État européennes. Même si les 2 % restants représentent 40 % de l'emploi total, il est nécessaire de mettre en place une réglementation simplifiée et adaptée pour la grande majorité des associations, dont une part importante ne mène pas d'actions économiques. Pour 2014, de nouvelles coupes sombres sont annoncées dans le budget de l'État et des collectivités. Le président de l'Association des maires de France a dénoncé la conjugaison d'une réduction des dotations et d'une hausse des charges, estimée à 2 milliards pour la seule année 2013 « qui risque de peser sur les subventions aux associations ». On ne peut pas assister passivement à la disparition d'un nombre sans cesse croissant d'associations. Les financements associatifs ne peuvent pas servir de variable d'ajustement aux diminutions des financements publics. »
Aussi, le collectif des associations citoyennes organise une réunion le mardi 26 mars de 18 heures à 20 heures, à Paris, au siège des Centres sociaux, 10 rue Montcalm à Paris, pour que les associations et les réseaux nationaux puissent dire les difficultés qu'ils ressentent, élaborer une plate-forme commune de propositions et d'action, organiser un travail commun autour de ces propositions et de l'amélioration de la charte d'engagements réciproques. Un appel serait lancé à l'issue de cette réunion à toutes les associations qui n'auront pas pu y participer physiquement, afin qu'elles expriment leur soutien et qu'elles démultiplient localement les actions.
Contact
En savoir plus