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L’intérêt des pouvoirs publics pour l’économie sociale et solidaire, et en son sein pour les associations, s’est cristallisé juridiquement sur l’échelon régional à travers la loi relative à l’ESS du 31?juillet 2014, qui prescrit l’élaboration d’une «?Stratégie régionale de l’ESS?», et la loi Notre du 7?août 2015, qui inscrit cette stratégie dans les «?Schémas régionaux de développement de l’économie, d’innovation et d’internationalisation?».
En imposant aux nouvelles régions de penser et structurer une politique dédiée, l’ESS dans son ensemble est maintenant économiquement «?prise au sérieux?». Mais pour le secteur associatif, cela pose plusieurs questions. Cette régionalisation va-t-elle se traduire par un désengagement de l’État ? L’articulation fondamentale pour de nombreux secteurs associatifs, des échelons régionaux, départementaux, intercommunaux et communaux, est-elle clarifiée ? La prise de décision au niveau régional ne va-t-elle pas impliquer des temps et des coûts de déplacements considérables, pour des structures aux moyens souvent limités et pour leurs dirigeants bénévoles ? Les moyens financiers ne vont-ils pas être concentrés vers les grandes structures, possédant une bonne représentation régionale au détriment des petits acteurs ? Que deviennent les autres dimensions associatives essentielles, le bénévolat, la création de richesse immatérielle, le lien social ? L’année 2017, année de mise en œuvre du processus, est cruciale sur tous ces points. n
Par Gilles Caire, Maître de conférences HDR en Sciences économiques, responsable du Master professionnel Droit et développement de l’Économie sociale et solidaire, Université de Poitiers